Le livre de Daniel: Le livre charnière de la bible.
La semaine prochaine je serai au camp des ados à Villa de Brome (www.villadebrome.com) où je suis directeur depuis quelques années. Cette année le Seigneur m’a mis à coeur de prêcher sur le livre de Daniel en parallèle avec les 10 commandements. Les gens (et les jeunes connaissent peu Dieu) et je trouve que méditer sur les dix commandements nous plongera dans le caractère de Dieu.
Somme toute, je vais faire quelque chose que j’ai repoussé depuis des années : prêcher sur Daniel. Quand j’étais petit le livre de Daniel était mon préféré. Les rêves fantastiques, la fosse au lion, la fournaise ardente, Dieu qui répond aux prières… Daniel est le héro de bien des jeunes. Mais Daniel est aussi, dans sa deuxième partie, l’un des livres les plus compliqués de l’Ancien Testament.
Il y a quelques années, lors de mes réflexions sur la foi j’en étais venu à la conclusion que le christianisme vivait ou tombait avec le livre de Daniel. Pourquoi ? Parce que peu de livres de l’AT sont aussi important pour le Nouveau Testament.
Jésus y puise l’image du Fils de l’homme, qui, dans Daniel 7 reçoit la gloire et l’honneur de l’Ancien des jours (pourtant, Dieu ne partage sa gloire avec aucun autre selon Ésaïe). Nous y avons donc la divinité de Jésus dans l’Ancien Testament, le titre messianique le plus important (le Fils de l’homme) et Jésus lui-même puise dans Daniel pour faire référence à un événement futur (Matthieu 24.15 – en parlant de l’abomination de la désolation) et au retourdu Fils de l’homme sur la terre. Somme toute, Jésus se réfère au livre de Daniel comme venant de la personne de Daniel et y assoit et sa christologie et son eschatologie (doctrine des temps de la fin).
Le plus fascinant avec le livre de Daniel c’est qu’il prédit avec une grande exactitude près de 4 siècles d’histoire. (Il prédit la successions des empires babyloniens, mèdes et perses, grecs (Alexandre le Grand )et le puissant empire romain). C’est assez surprenant si le livre est écrit aux alentours de 537 BC.
Mais non seulement cela, mais il prédit aussi l’année de l’arrivée du Messie (le début du ministère de Jésus) et le fait qu’il sera retranché (mis à mort).
Quel est le problème alors ? C’est tout à fait extraordinaire ! Si le livre de Daniel est bien et bel écrit en 537, nous avons là une preuve quasi-irréfutable de la véracité du christianisme. Il ne s’agirait plus de foi (sans voir) mais de mettre notre confiance dans les faits.
Le problème c’est qu’en regardant le livre de Daniel des théologiens non-croyants (c’est une paradoxe intéressant quand on y réfléchit) ont avancé ce raisonnement : « 1) Des prophéties ultra-précises avant les faits c’est impossible. 2) Daniel présente des prophéties ultra-précises donc 3) Daniel doit être écrit APRÈS les faits (donc aux alentours de 165 BC).
Par contre, si Daniel a été écrit en 165 BC, après les faits, Jésus se serait trompé (notamment en attribuant le livre à Daniel).
Le problème de cette thèse (dite maccabéenne car il y est cru que le livre daterait de l’époque des Maccabées (aux alentours de 164 BC) est que si on ne peut pas être sûr à 100% (linguistiquement parlant ou au point de vue manuscrit) quand entre le 6ème et 2ème siècle BC le livre a été écrit, une chose que nous sommes sûrs c’est qu’il a été écrit bien avant la venue de Jésus.
Les théologiens non-croyants sont donc pris avec cette question : « 1) Le livre est incontestablement écrit avant la venue de Jésus. 2) Le livre prédit la date du début de ministère de Jésus donc 3) Le livre comporte une prophétie exacte ultra-précise ». Les théologiens non-croyants partent avec un présupposé de base : « Le surnaturel n’existe pas ». Il s’agit là d’un présupposé qui n’est pas prouvé.
Somme toute, la thèse maccabéenne ne résoud pas le problème pour lequel la thèse maccabéenne a émergé. D’autre part, outre un présupposé contre le surnaturel, rien n’empêche dans les évidences une rédaction du livre au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Je tends donc à croire que nous avons là une preuve extraordinnaire du fait que le christianisme est vrai et que le Dieu qui s’y révèle est le seul vrai Dieu.
Jean-Sébastien Morin, 2008