Ce que la science nous dit sur la question de l’origine
L’expérience Médium large
Pour faire suite au privilège d’avoir participé à une discussion radiophonique de Radio-Canada, Médium large : Ces fiers créationnistes qui voient Dieu dans les trous de la science, il me semble pertinent d’écrire un mot complémentaire sur ce que la science peut nous dire sur ce sujet. En effet, avec ce temps court et un sujet qui peut entraîner des discussions très variées, le sentiment général à la fin de cette émission était que beaucoup de ces sujets n’ont été qu’abordés sommairement.
La question de l’origine
Un sondage montre que 40 % des Canadiens croient en un univers créé par Dieu. On peut se demander si c’est dû à un manque de connaissance ou si ce point de vue est valable. Cette question est très large et est sujette à un examen philosophique, culturel, sociologique et scientifique. Pour répondre à la question de ce que la science a à dire à sur ce sujet, il faut d’abord définir ce qu’est la science.
Ce qu’est la science
La science est un modèle de la réalité utile à l’avancement de nouvelle technologie et la compréhension pragmatique du monde dans lequel nous vivons.
« La démarche scientifique n’utilise pas le verbe croire; la science se contente de proposer des modèles explicatifs provisoires de la réalité; et elle est prête à les modifier dès qu’une information nouvelle apporte une contradiction. »
Albert Jacquard – Petite philosophie à l’usage des non-philosophes, 1997
En science, il existe souvent plusieurs modèles distincts d’une même réalité par exemple la mécanique classique, la relativité et la mécanique quantique. Si l’on prend par exemple le phénomène d’attraction gravitationnelle dans ces trois descriptions scientifiques du monde. La mécanique classique décrit cette attraction par la gravitation universelle, une équation simple de description d’interaction de deux corps en relation. La relativité qui décrit la gravité comme une déformation de l’espace-temps permet à son tour d’inclure et dépasser les limites applicables de la théorie classique. Cependant, la mécanique quantique ne possède pas à ce jour de théorie quantique de la gravité qui soit applicable et vérifiable expérimentalement. En d’autres mots, la science est une image imparfaite et pragmatique de notre monde réel. Cette image imparfaite de la réalité est selon l’esprit scientifique toujours mis à jour et améliorer pour refléter plus adéquatement la réalité.
Il arrive que la science soit prise dans des paradoxes quelquefois déroutants. Un de ces paradoxes les plus connus est la dualité onde-corpuscule. Un photon, particule élémentaire de la force électromagnétique, se comporte tantôt comme une particule, tantôt comme une onde. Malgré ces paradoxes, le souci de cohérence en science est très important, même vital, à l’élaboration de nouvelles théories.
Ce qui est considéré comme un fait scientifique ne provient pas d’une preuve absolue, mais de l’accumulation satisfaisante de données expérimentales directement attribuables à une équation ou un concept proposé. C’est pour cette raison que la science est toujours en construction. Certaines lois scientifiques n’ont jamais été démenties (comme c’est le cas des deux premiers principes de la thermodynamique), d’autres perdent leur fiabilité dans un contexte particulier (comme la mécanique classique pour des vitesses s’approchant celle de la lumière ou les équations de la mécanique des fluides dans un capillaire ou le nombre d’atomes est quantifiable).
Ce que la science a à dire
Un paradoxe très intéressant de la science nous mène à la question origine. Ce paradoxe provient des principes de la thermodynamique.
Ce premier principe concerne la conservation de l’énergie/matière. On ne crée pas l’énergie, on la transforme. Ce principe est aussi une loi générale pour toutes les théories physiques. On ne lui a jamais trouvé la moindre exception. Comme dit l’expression latine :
ex nihilo nihil fit
Rien ne vient de rien.
Ou brillamment dit par Lavoisier :
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
De ce principe – si l’on accepte une vision du monde purement matérielle – vient l’obligation de l’existence éternelle de la matière. Chaque atome de l’univers chaque quantum d’énergie aurait toujours existé sous une forme ou un autre. Jusque là, le monde peut s’expliquer d’une manière purement matérielle.
Le deuxième principe de la thermodynamique introduit la notion d’irréversibilité d’une transformation et la notion d’entropie. Il y a donc une dégradation de l’énergie irréversible. L’entropie d’un système isolé augmente, ou reste constante. Ce principe peut être illustré comme suit :
Tout tend à passer de l’ordre au désordre; du complexe au simple.
On observe cette entropie tous les jours dans notre monde. Cette accumulation d’entropie et son irréversibilité dans un système fermé comme l’univers demande clairement un état initial et un état final. Ce qui vient contredire la conclusion obtenue par une vision purement matérielle du monde avec le premier principe de la thermodynamique.
- La science elle-même, en particulier la thermodynamique, nous indique clairement qu’une vision purement matérielle de l’univers n’est simplement pas cohérente!
Cette conclusion est étonnamment rejetée par plusieurs scientifiques, cependant l’alternative demande un bris de la logique ou de l’un de ces deux principes scientifiques inébranlables.
La cohérence scientifique
Le seul point de vue cohérent qui reste est donc l’existence d’un système non soumis à l’une de ces lois de la thermodynamique et les seul candidats connus a ce jours sont en dehors de du monde naturelle.
Conclusion
Les deux lois de la thermodynamique indiquent que l’existence d’un système extérieur à l’univers non soumis à ces lois est donc nécessaire pour réconcilier la logique et la science.
Bien sûr, la croyance en un être surnaturel n’est pas motivée uniquement par la réflexion présentée ici. Beaucoup d’autre réflexion basée sur des arguments scientifiques, philosophie et sur l’expérience me permette de croire au Dieu de la Bible en toute intégrité intellectuelle et scientifique. Être un chrétien scientifique, sauvé par grâce, me donne la joie de pratiquer a mes activités préférer : remettre en doute les idées préconçues, poser de nouvelles questions et de nouvelles hypothèses avec un accès illimité a celui qui à inventé toutes ces merveilles et qui à le pouvoir de sauvé ou détruire l’âme et le corps.
Je voudrais remercier David Haines qui a effectué les démarches pour cette participation à la radio, Candide Proulx Recherchiste en chef chez Radio-Canada et Catherine Perrin de Médium Large pour le plaisir de cette belle expérience.
Nicolas Lussier, B.ing., M.ing.