Il y a une idée qui circule dans la pensée commune aujourd’hui : qu’il n’y a aucun lien entre Dieu et la logique! Certaines, qui ne croient pas que Dieu existe, semblent attaquer l’existence de Dieu avec l’idée que si Dieu n’est pas capable de contourner ou briser les lois de la logique, alors il n’est pas Dieu. (C’est l’assomption qui est en arrière de la question, « Est-ce que Dieu peut créer une roche qui est tellement grande qu’il ne pourrait pas l’élever? ») Il y a certaines, de l’autre côté, qui croient que Dieu existe et qui pensent que Dieu n’est pas « obligé » de « respecter » les lois de la logique. On nous dit que Dieu n’est pas restreint par les lois de la logique. La question que nous allons aborder dans cette article est la question de la relation entre Dieu et la logique. Pour aborder cette question il faut premièrement comprendre qu’est-ce que la logique, et qu’est-ce que la fondation de la logique. Nous allons être capable, en suite, de répondre à la question, qu’est-ce que la relation entre Dieu et la logique.

La logique pourrait être décrite comme la science de la réflexion. C’est l’étude de ce qui constitue un bon ou un mauvais raison, et les erreurs de la réflexion. Les principes de la logique nous aident à ordonner nos pensées, et d’être cohérente dans nos affirmations et arguments. Les règles de la logique ont un rapport avec les concepts et la relation entre les concepts. Il y a plusieurs types de relations qui puissent obtenir entre les concepts, et ces relations dépendent de l’affirmation en question. Certaines propositions affirment un terme d’un autre, par exemple, « Les chats ont quatre jambes. » Dans une relation de ce type, possession d’un attribut, le « ont » est utilisé pour dire que l’attribut « avoir quatre jambes » obtient chez les chats. (Les conjugaisons du mot avoir, en français, sont souvent utiliser pour attribuer une propriété à un sujet. On pourrait changer la phrase ci-haut pour dire « les chats sont doué de quatre jambes. ») D’autres propositions affirment une relation de causalité, connexion, ou exclusion (par exemple, si x, alors y. x et y. x ou y.) La logique nous explique comment ces types de propositions peuvent être affirmé, et comment nous pourrions les mettre en relation, mais, la logique ne nous informe pas de la vérité des affirmations. Si la logique nous informe que deux termes ne peuvent pas être mis en relation, alors ce n’est pas possible qu’ils nous conduisent à la vérité. C’est à dire, si la relation de deux termes, ou de deux propositions est illogique, alors l’affirmation qu’ils ont une telle relation ne dit pas la vérité. De l’autre côté, il y a plusieurs types de propositions qui ne peuvent pas être analysées par la logique, comme les questions (« Qu’est-ce que tu fais demain? »), comme des déclarations d’émotions (« Je suis contente. » ou « Je suis triste. »), des ordonnances (« Va dans ta chambre! » « Lire ton livre! » ou « Donne ta vie au Seigneur. »), ou des déclarations de préférence (« Je suis partiel à la pizza toute garnie. » ou « J’aime ce chandail. »). Quoi que la logique ne peut pas analyser ces déclarations, comme telles, la logique peut nous dire que, « Si tu es heureux, alors c’est tu n’es pas malheureux dans la même façon. » C’est-à-dire, c’est une contradiction d’affirmer, pour les mêmes raisons, et dans le même sens, « je suis et je ne suis pas contente », « Va dans ta chambre, et ne va pas dans ta chambre », et « J’aime, et je n’aime pas, la pizza toute garnie. » Pourquoi? Il y a trois lois principales de la logique, qui sont les fondements de la science de la logique, de toute interaction dialectique et de toute communication, et qui nous donnent la base par lequel on est capable de juger chaque proposition et argument. La loi de la non-contradiction, quand c’est appliquer à une proposition, nous explique qu’on ne peut pas affirmer A et non-A dans le même sens. Par exemple, c’est une contradiction d’affirmer que « Dieu est », et, avec le même sens de « est », que « Dieu n’est pas ». La deuxième loi de la logique est ce qu’on appelle la loi d’identité, et, appliquer à des propositions, elle nous démontre que l’affirmation A est l’affirmation A. La troisième loi de la logique est la loi de l’exclusion de l’intermédiaire, c’est-à-dire, soit A ou non-A, il n’y a pas d’autre possibilité. Ces trois lois donnent la fondation pour tout le reste des principes de la logique. Nous pourrions ajouter une quatrième loi, la loi de la causalité, c’est-à-dire, l’effet n’est pas plus, en nature, que sa cause. (On peut dire ce loi de plusieurs façons, Peter Kreeft l’explique comme ceci, « tout ce qui agit ou qui change a un raison ou cause qui explique pourquoi il agit ou change. »[1] W. Norris Clarke l’exprime comme ceci, « Chaque être qui n’a pas, en lui-même, la raison suffisant pour son propre existence doit avoir un cause efficient adéquate. »[2] Toutes les règles de la logique découlent de ces quatre principes. Sauve que, même si on sait que la logique est basée sur ces quatre lois, nous avons un autre problème. Les règles de la logique trouvent leur fondation dans les lois fondamentales de la logique, mais d’où viennent ces lois?

Le problème qu’on doit aborder, est, est-ce que la logique est descriptive de nos pensées, ou est-ce que c’est normatif? C’est-à-dire, la logique n’est-il qu’une description de comment nous pensons, comme les lois de la nature qui ne sont que des descriptions de ce qui se passe, mais qui, même en tant que « loi », ne sont que basé sur induction à partir de nos observations de ce monde, ou, est-ce que la logique nous démontre comment penser, comme la conception commune des lois morales, qui ne sont pas des descriptions de ce qu’on fait, mais des lois qui nous indique ce qu’on doit faire? La première option, que la logique n’est que la description de comment nous pensons, nous laisse avec une logique qui pourrait changer si notre façon de penser change. De plus, si la logique n’est qu’une description de comment nous pensons, alors Dieu n’a aucun rapport avec la logique, et nous ne pourrions pas appliquer des descriptions de comment l’être humain pense à Dieu, ni pour le limiter, ni pour dire comment il est. Donc, si la première option est le cas, alors ça pourrait arriver que pour une personne Dieu existe, mais que pour une autre personne il n’existe pas. Ou, que la chaise sur laquelle je suis assis existe, pour moi, mais qu’elle n’existe pas pour toi. Mais, même si la deuxième option est vraie, nous avons toujours la question, qu’est-ce que le fondement de la logique?

Les lois fondamentales de la logique ont souvent étaient nommé des lois de la pensée, mais, pour être plus exacte ça serait mieux de les nommer les lois de l’être.[3] Les lois fondamentales de la logique sont des lois qui se basent sur l’être en tant qu’être. La raison pour laquelle ils s’appliquent à nos pensées est que nos pensées sont de l’être. La première chose qui se présente à l’intellect est un être, une chose qui existe. Après avoir reconnu l’existence de quelque chose on se demande, et on cherche à savoir, ce que c’est (sa nature ou essence). Les lois fondamentales de la logique ne sont pas normatives pour l’être, ils sont intrinsèques à l’être, mais ils sont normatifs pour nos pensées, parce que nos pensées sont toujours jugées par ce qui est – par l’être. Par exemple, c’est vrai, absolument, qu’un être est, où qu’il n’est pas, mais pas les deux en même temps et dans le même sens – la loi de la non-contradiction. Ceci n’est pas un concept dans nos pensées, c’est une loi d’être, et il n’y a aucune façon de le contredire sans démontrer que c’est vrai. Ceci est aussi vrai des autres lois que nous avons mentionnées ci-haut. Une chose est ce qu’il est – la loi d’identité. Une chose est, où il n’est pas, il n’y a pas des gradations d’existence. C’est normal de dire qu’une chaise est plus ou moins rouge, ou qu’une personne est plus ou moins grande, mais on reconnait tous l’incohérence dans l’affirmation que la chaise est plus ou moins. Sois que la chaise est, ou il n’est pas, il n’y a pas d’entre-deux – la loi de l’exclusion de l’intermédiaire. Finalement, chaque effet est causé par quelque chose, qu’on observe la cause ou non. Si cette dernière est fausse, alors on verrait des choses qui surgissent en existence sans raison, et la science ne serait pas possible. Poof, un lion vient d’apparaitre à côté de toi. Poof, un bâtiment vient de remplacer, sans cause, la forêt qui était la voilà deux seconds. On reconnait tous que des choses qui existent reçoivent leur existence d’un autre. Donc, ces lois trouvent leurs fondations dans l’être.

Si Dieu existe (pour cette réflexion je vais assumer que Dieu existe),[4] alors Dieu n’est pas seulement un être parmi tant d’autres, seulement meilleurs et plus puissant, au contraire, Dieu est, par nature. C’est-à-dire, l’essence de Dieu est acte – existence pure. Si Dieu est acte pur – existence – alors les lois de la logique trouvent leur fondation en Dieu lui-même. Donc, si on revient aux questions de départ, est-ce que Dieu peut faire ce qui est illogique? Si ce que nous avons vu ci-haut est vrai, alors la réponse est non (un miracle n’est pas illogique, seulement inexplicable, il y a une grande différence).[5] De dire que Dieu pourrait faire quelque chose d’illogique serait de dire que Dieu peut agir contre sa propre nature. Ça serait l’équivalent de l’affirmation, « Dieu peut mentir », « Dieu peut mourir », ou « Dieu peut commettre l’adultère ». Tout comme Dieu ne peut pas changer ni mentir, Dieu ne peut pas faire quelque chose d’illogique. « Des miracles pourraient arriver; les lois fondamentales de l’univers pourraient être mises de côté par le créateur de l’univers; mais même le créateur ne peut pas violer les lois de la logique. Si Dieu existe, les lois de la logique sont des lois de la nature divine. Même Dieu n’est pas capable d’exister et de ne pas exister en même temps. »[6]

 


[1]Peter Kreeft, Socratic Logic, ed. Trent Dougherty, 3.1 ed. (South Bend, IN: St. Augustine’s Press, 2010), 221.

[2]W. Norris Clarke, The One and the Many : A Contemporary Thomistic Metaphysics (2001; repr., Notre Dame : University of Notre Dame Press, 2007), 180.

 [3]Cf. Kreeft, SL, 359.

[4]Peter Kreeft note que, « Ce n’est pas claire sur quelle réalité ces lois se dépendent si Dieu n’existe pas; mais, le fait demeure qu’ils sont des vérités éternelles, nécessaires, et inchangeables. Si Dieu existe, ces lois décrivent la nature de Dieu. (Kreeft, SL, 190.) »

[5]Cf. Kreeft, SL, 190.

 [6]Kreeft, SL, 195.