Ce que je m’apprête à faire est dangereux, c’est-à-dire, écrire un article sur la valeur des femmes dans la bible. Nous sommes en terrain glissant, car nous entendons tellement de préjugés et de critiques que souvent on considère comme vraie, tel que « que la bible donne peut de valeur à la femme ». Mais j’aimerais donner une réponse à ce préjugé. Au contraire, la bible accorde une grande valeur aux femmes.
Plusieurs mouvement aujourd’hui attaque directement l’identité féminine ou la déforme complètement. Encore dernièrement, j’entendais une entrevue ou on a discuté de la femme dans les religions. Et lors de l’entrevue on a parlé de la création (dans la Genèse) et on nous traitait de fondamentaliste et la bible, disait-on, est le pire livre religieux et le plus détaillé concernant l’identité de la femme. Du point de vue de la bible, d’après ce point de vue, la femme est inférieure depuis le début. Après tout, elle est tirée de l’homme, et cela la rend inférieur!
Je ne veux pas minimiser les actes de tous les groupes à travers le temps qui ont réduit les femmes à un simple objet ou encore sur le dos de la bible ont justifié des actes qui sont carrément aberrants. Et il faut le dire. Mais cela n’est pas le fruit d’une conception biblique.
Quelques réflexions :
- Ce genre de commentaire reflète premièrement une ignorance du contexte et un rejet du texte dans son contexte littéraire.
- Cela souligne une ignorance du genre littéraire et mène à de mauvaises interprétations, si au minimum, ils ont lu le texte.
- En plus d’être tendancieux, c’est le genre d’argument qui est orienté vers un préjugé que l’on qualifie de religieux et comme c’est religieux c’est nécessairement dévalorisant pour les femmes.
- On nous demande d’accepter comme vraie[1] leur conclusion humaniste, sans même nous démontrer soit que nous avons tords ou encore qu’ils ont raison. C’est toujours facile de prendre des extrêmes et de ridiculiser les chrétiens.
- Souvent, la ligne de pensée est fortement influencée et dirigée par l’image véhiculée dans la tradition ou la culture, sans référence au texte. Autrement dit, on interprète la bible avec le Journal de Montréal.
1reréfutation : C’est hors contexte
Dans le contexte de Genèse 2 : Dieu a d’abord créé Adam et là placé seul dans le jardin et lui a donné son commandement de ne pas manger le fruit (2.16-17). Puis au verset 18 il dit :
« L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis. » (2.18)
Cela indique que Dieu a créé Adam comme un être de communication et de partage. Dieu nous a créés pour être des communicateurs et ce dont une personne a besoin dans le contexte de ce chapitre, c’est d’une autre personne avec qui il peut partager l’amour de Dieu. Et comme il ne trouve pas dans la création, Dieu va lui apporter comme un cadeau (2.22). Il faut que l’autre soit autre et non pas un animal (2.19-20). Il y a une très grande différence entre contempler une aurore boréale avec votre conjoint et l’observation du même phénomène avec votre chien.
J’attire votre attention sur 2.23 :
« Et l’homme dit : Cette fois c’est l’os de mes os, La chair de ma chair. C’est elle qu’on appellera femme. Car elle a été prise de l’homme. »
1) La femme est de même nature que l’homme.
2) La joie subjective d’Adam en face de celle qui os de ses os. Nous avons tendance à lire ce passage comme si c’était le texte le plus monotone qui soit. Mais il y a un contraste établi avec sa recherche avec les animaux. Si on lit le verset « littéralement »[2] :
« WATATOW… TU M’AS-TU VU LA BEAUTÉ… WOW »
Et de là, la bible tire la conclusion[3] sur le mariage de l’union avec elle. Dieu a créé l’homme et de là il a tiré la femme et lui a amené une femme devant lui pour découvrir c’est quoi être une seule chair dans une communion vivante. Il quittera son père et sa mère, parce que Dieu lui amené quelqu’un d’autre[4] (2.24).
Bien qu’il existe plusieurs débats sur le genre littéraire (poésie, historique, symbolique, etc.) ça n’importe peu pour voir que le texte est empreint d’amour de l’homme envers sa femme et de Dieu envers sa création. Nous devons donc rejeter les arguments faciles hors contexte pour penser que Dieu n’accorde pas valeur à la femme à partir de ces textes.
2e réfutation : C’est illogique
Le raisonnement dans la Genèse est le suivant :
1) Tout ce qui est créé dans l’image de Dieu à une grande valeur
2) La femme est créée dans l’image de Dieu
3) Donc, la femme a une grande valeur
Ce qui est créé à l’image de Dieu dans la bible a une grande valeur et le texte est clair sur cela et il donne plusieurs indications à cet effet[5]. Il est donc capable de relation, de communication et de connaissance. Et le texte est clair que ce n’est pas seulement l’homme qui porte l’image de Dieu, mais « homme et femme » (1.27). En plus, cela indique une valeur, une importance et une dignité égale et l’auteur va ajouter à deux reprises que la femme est son « vis-à-vis » (2.18, 20), littéralement « face à face ». L’auteur rend clair que nous sommes égaux dans notre nature, mais différent dans notre expression. Nous sommes donc complémentaires.[6] Homme et femme reflètent de manière différente, pour ainsi dire, l’image de Dieu.
Conclusion :
Mes conclusions sont simples et directes :
- On doit rejeter l’idée que « le livre de la Genèse dit que la femme est inférieure à l’homme. » C’est hors contexte et illogique.
- On ne doit pas baser notre jugement sur un préjugé fallacieux et tendancieux.
- On doit dénoncer les extrémistes chrétiens ou autres, qui voudraient diminuer la femme en importance, en stature ou en valeur.
[1] En philosophie, on parle d’une « pétition de principe ».
[2] Blague… C’est pour noter la joie d’Adam.
[3] 2.24 commence par « C’est pourquoi » s’appuyant sur le verset 2.23.
[4] Le verset à la base du mariage.
[5] 1) Dans la progression du texte, la création de l’homme est le pinacle de la création.
2) Il est le seul à qui est introduit de façon personnelle de la part de Dieu. « Faisons l’homme à notre image »
3) Dans les versets 1.26-27, « image de Dieu » revient à 3 reprises.
4) Utilisation d’un terme différent pour créer l’homme. Il désigne un potier qui façonne l’argile de ses mains.
5) Il est donné la place de direction sur la création
6) Il est consacré un chapitre supplémentaire sur leur création avec plus de détails.
[6] C’est ce que l’on appelle le complémentarisme, qui dit que nous sommes égaux dans notre nature et différent en notre expression. Homme et femme sont complémentaire et non en opposition.
Jean-Luc Lefebvre, B.Sc., M.A. Théologie
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