Histoire de l’Apologétique Chrétienne: Justin Martyr, pt. 2
Histoire de l’Apologétique Chrétienne : Justin Martyr, pt. 2
Un regard sur sa méthode et sa défense du Christianisme
Chadwick décrit l’attitude intellectuelle de Justin Martyr, face au Christianisme, de la manière suivante : « Si le christianisme est vrai, il n’a rien à craindre de l’examen. L’apologiste ne doit jamais descendre aux sophismes ingénieux pour gagner un argument et doit parler sans crainte ni faveur [ici Justin parle des flatteries manipulatrices] comme celui qui n’a rien à cacher. La faculté rationnelle que Dieu a donnée à tous les hommes est un instrument providentiel pour arriver à la vérité. L’argument impartial va convaincre les lecteurs impartiaux. Les seules ennemies dont le Christianisme devrait craindre est l’ignorance de ce qu’il est et les préjugés qui empêchent les hommes d’en prenant soin de dissiper leur ignorance. »[1] Justement, une citation de sa première apologie nous démontre que Justin Martyr est certain que l’homme, même l’homme qui n’est pas régénéré ni intéressé à l’évangile, peut être convaincu de la vérité du Christianisme, mais que ce n’est pas nécessairement un processus qui est facile, « Mais nous savons qu’il n’est pas facile de changer en peu de mots un esprit possédé par l’ignorance…Aussi pour convaincre les amis de la vérité, voulons-nous ajouter quelques mots. Peut-être qu’à la lumière de la vérité l’erreur se dissipera. »[2] Justin pense, aussi, que les philosophes païens auraient découvert certaines vérités au sujet de Dieu, sans la révélation divine venant des prophètes et apôtres. Ce qui est vrai, ne devrait pas être nié, mais, reconnu.[3] Il faut reconnaître, par exemple, que le Christianisme va plus loin, et dit plus au sujet de Dieu que ce qui peut être même imaginé par les philosophes et penseurs humains.[4] Voilà une des premières approches, d’un apologiste chrétien, à la question de la relation entre la théologie chrétienne et la philosophie païenne. Justin n’est pas hostile à la philosophie païenne, même s’il pense que la philosophie païenne contient beaucoup d’erreurs. En fait, à travers cette œuvre nous voyons Justin en train d’utilisé des sources païennes pour défendre la foi chrétienne. Ce que nous allons voir, est qu’il cite les sources païennes pour démontrer que la doctrine chrétienne n’est pas si différente, à plusieurs points, des meilleurs philosophes païens (tel que Platon). Ceci nous fait penser à l’apologia de l’apôtre Paul quand il était à l’aréopage à Athènes. Dans cet enseignement, comme nous avons vu, Paul cite un auteur païen, aux païens, pour faire un point.
Divid Haines, B.Th., M.A., Ph.D. Philosophie